Cinq pains et deux poissons…

Décidément, l’actualité nous bouscule !  Alors que l’éditorial du mois de juin laissait entendre des nouvelles plutôt positives sur le front du Covid, l’actualité récente nous a offert des images de désolation et même d’horreur : l’eau considérée comme une source de vie s’est révélée, ces dernières semaines, terriblement destructrice.  Plus de 40 morts, sans compter les dizaines de milliers de personnes laissées sans abri, qui ont tout perdu !  L’heure n’est, bien sûr, pas encore à l’analyse qui, par ailleurs, devra être menée.  Néanmoins, d’ores et déjà, nous sommes interrogés sur notre rapport au sol, à l’environnement, à la nature en général.

Mais le plus urgent est d’assurer le minimum vital, le plus rapidement possible et le plus dignement possible, à toutes ces personnes qui, en quelques heures, ont vu s’effondrer le travail de toute une vie.  Immédiatement, on a vu surgir l’espoir venant de tous horizons, même de là où on ne s’y attendait pas.  Et cet espoir avait un nom, celui de SOLIDARITE.  Notre paroisse de Gelbressée n’est pas restée au balcon dans ces circonstances tragiques.  Outre les actions individuelles, nous nous sommes joints à l’action de solidarité initiée par la radio RCF Sud Belgique Namur.  Devant le succès rencontré, l’action a été renouvelée deux vendredis de suite.  Une grande partie des colis de vivres ou packs scolaires récoltés ont immédiatement été dirigés vers l’asbl « Une main tendue » de Bomel.  Une camionnette de Verviers est venue chercher l’autre partie des colis pour les sinistrés de la région.

Toute cette opération s’est déroulée alors que, le dimanche, nous entendions le récit dit de la « multiplication des pains ».  Souvenons-nous : une foule nombreuse – 5000 hommes – qui suit Jésus et se trouve le soir, affamée.  Jésus demande à ses disciples d’aller chercher de quoi les nourrir, ce qui laisse les disciples perplexes : « Le salaire de 200 journées ne suffirait pas pour donner à chacun un petit morceau ».  Et puis, il y a ce jeune homme qui s’avance et offre ce qu’il a : cinq pains et deux poissons !  C’est à partir de ce simple don – bien minime au regard de la foule présente à ce moment - que le miracle s’accomplit : tous mangent à leur faim et il en reste 12 paniers remplis !  Ainsi donc, à en croire l’Evangile, c’est du plus petit don que se réalise le miracle !  Il suffit donc d’ouvrir notre cœur et nos mains pour que la vie bousculée se trouve transformée et que renaisse l’espérance.  C’est bien ce que nous avons pu remarquer dans les regards reconnaissants pour tant de solidarité manifestée à la suite de la tragédie de ce mois de juillet.     

           
Abbé Daniel Chavée