Depuis début novembre, nous vivons cette année un deuxième confinement qui nous a obligés à suspendre les célébrations dominicales, notamment dans notre paroisse de Gelbressée. À la suite
d’un recours introduit par la Communauté juive d’Anvers, le Conseil d’Etat a obligé notre gouvernement à revoir sa copie quant à l’interdiction de l’organisation des cultes, ne niant pas la
nécessité de promulguer une telle interdiction mais en modulant davantage celle-ci en fonction des circonstances diverses afin de ne pas enfreindre le principe constitutionnel de la liberté de
culte.
En conséquence, la semaine dernière, le gouvernement a décidé d’autoriser à nouveau l’organisation des cultes dans les limites d’un nombre de 15 personnes maximum et d’une personne par 10 m² et
ce, jusqu’à nouvel ordre. Rapidement, la question m’a été adressée : Que faisons-nous à Gelbressée ? Allons-nous notamment pouvoir vivre la célébration de Noël telle que nous
l‘avions prévue et annoncée dans notre précédente feuille paroissiale ?
Ma réaction première fut sans hésitation : NON, nous ne pouvons pas célébrer Noël dans de telles circonstances et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, l’avis des médecins
est concordant : les indicateurs actuels montrent que nous pourrions nous orienter vers une troisième vague de contamination qui serait plus sévère encore que les deux premières, avec toutes les
conséquences que cela pourrait avoir au niveau des personnels soignants et milieux hospitaliers déjà bien éprouvés. En aucun cas, nous ne pouvons être de celles et de ceux qui, pour une
quelconque raison – fût-ce même une célébration de Noël -, serions à la base de la propagation du virus : la santé de tous prime sur tout !
Par ailleurs, une deuxième raison à ce refus d’organiser une telle célébration de Noël ou autre : la limitation de 15 personnes obligera inévitablement à faire des choix. Quelles sont
les personnes qui pourront assister à la célébration et selon quels critères ? Pourquoi telle personne sera retenue et telle autre exclue ? Dans de telles circonstances, le sens de
l’eucharistie risquerait de s’en trouver dévoyé : au lieu d’être signe de communion, elle deviendrait inévitablement signe d’exclusion, de division… Au nom de ma conception du ministère
sacerdotal, je ne peux en conscience accepter une telle situation. Après en avoir parlé aux différents membres de l’équipe paroissiale, nous avons donc pris – à regret, bien sûr – la
décision d’attendre que soit autorisée la reprise des cultes dans des conditions sanitaires beaucoup plus sûres et plus larges.
Est-ce à dire qu’il n’y aura pas de fête de Noël cette année à Gelbressée ? Non, bien sûr !
Comme nous y invite le pape François, nous allons ensemble tenter de retrouver le vrai sens de Noël. Nous rappeler que cette fête, c’est le souvenir d’une naissance extraordinaire : celle
de notre Sauveur, le Christ ! Naissance vécue, elle aussi, dans des circonstances difficiles et pauvres : pas de place à l’auberge, opposition du pouvoir politique en place… Noël ne
peut-elle être l’occasion d’approfondir pour nous ce que j’appelais « le sacrement du frère » dans l’attente de pouvoir vivre à nouveau et de façon plus approfondie, en communauté, le sacrement
eucharistique ?
Néanmoins, avec quelques membres de la communauté paroissiale, nous avons décidé de maintenir ouverte notre belle église de Gelbressée afin que chacun(e) ait l’occasion de venir s’y recueillir,
en conformité, bien sûr, avec les règles sanitaires en vigueur. Concrètement, notre église sera ouverte aux jours et heures reprises dans la rubrique " Messes du dimanche". Pendant votre temps de recueillement, vous aurez l’occasion d’y voir exposée notre crèche et de visionner un
diaporama réalisé par Baudouin qui nous mettra dans l’ambiance de Noël.
Par ailleurs, l’évêché de Namur signale que notre évêque, Mgr Warin, célébrera sur les ondes des télévisions communautaires – et donc de Canal C – la messe de la Nativité, le jeudi 24
décembre à 17h00. Cette eucharistie sera retransmise également sur les ondes de RCF Sud Belgique (FM 106.8 ou via streaming), le même jour et à la même heure… Une occasion de
vivre Noël en communion avec tout le diocèse !
Enfin, n’oublions pas que Noël reste la fête de la solidarité par excellence. Dans la dernière feuille paroissiale, nous invitions à marquer notre solidarité avec
l’Action Vivre ensemble. Il est une deuxième action à laquelle collabore chaque année notre paroisse dans le cadre du temps de l’Avent : il s’agit de
Noël dans la Cité qui veille à soutenir les plus démunis de notre ville de Namur. Vous trouverez les informations nécessaires pour participer concrètement à cette
belle action de solidarité dans la rubrique "Actualités de la paroisse".
Au terme de cet éditorial, je voudrais bien simplement formuler le vœu que chacun et chacune puisse vivre un Noël qui, à défaut d’être festif, sera tout en simplicité mais aussi et surtout tout
en vérité. J’y joindrai également tous mes vœux pour l’année 2021 que je souhaite plus heureuse et plus enthousiasmante que celle qui s’achève, marquée du sceau de la paix, de la justice,
de la fraternité et de la solidarité.
Abbé Daniel Chavée