A la suite du Ressuscité, devenons des pierres vivantes !

L’incendie, ce lundi saint, de Notre-Dame de Paris a suscité dans le monde entier une émotion bien légitime. Les réactions à cet événement dramatique disent l’attachement du plus grand nombre à ces édifices dont la majesté et la beauté ont été conçues pour rendre un culte à Dieu en même temps qu’à témoigner de sa grandeur. Leur permanence dans l’histoire des hommes, leur caractère intemporel cherchent à affirmer la solidité de la foi que nous proclamons en Jésus, mort et ressuscité pour nous.

En même temps qu’il mesure son impuissance devant le feu ravageur, le chrétien ne peut pas ne pas réentendre cette parole de l’Apôtre Pierre quand il écrit : Jésus « est la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu » (1 P 2, 4). Il nous invite à saisir que nos édifices de pierres n’acquièrent de valeur dans l’ordre de la foi que s’ils sont non seulement maisons de prière mais encore plus des lieux où s’assemblent les « pierres vivantes » appelées à entrer « dans la construction de la demeure spirituelle » (1 P 2, 5) qu’est l’Église de Jésus Christ. C’est sur lui, Jésus, que nous sommes appelés à bâtir nos existences. C’est sur lui, le Christ, que nous devons construire la vie de nos communautés. C’est lui, le Crucifié Ressuscité, qui fait de nous les membres vivants de son Corps. En lui nous sommes « une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que [nous annoncions] les merveilles de celui qui [nous] a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9). Ces merveilles, quelles sont-elles ?

Nul besoin de chercher au loin, ni de recourir aux récits miraculeux pour les découvrir. Les yeux de la foi, celle de tous les jours, nous donnent à les voir à travers des réalités apparemment banales. Ces dernières semaines nous ont donné d’en être témoins à travers, par exemple, l’intensité vécue dans le cheminement du temps de Carême en solidarité avec les jeunes et les paysans des Philippines ou encore lors de la récente messe des familles. Ces prochaines semaines nous participerons avec joie au renouvellement des engagements de baptême par des jeunes lors des Professions de foi. Et encore, il nous sera donné de partager intensément la démarche d’enfants et de jeunes qui vivront de façon nouvelle la rencontre avec le Christ lors de leur première Communion.

L’Alléluia de Pâques trouve tout son sens et son actualité dans ces « pierres vivantes » qui, mettant leur foi en Jésus mort et ressuscité, deviennent les témoins dont l’Église a besoin pour que soit annoncé au monde l’Évangile du Royaume de Dieu.
 

Abbé Daniel Chavée