S’il est un mot synonyme d’exclusion, c’est bien celui de « quarantaine » : mettre quelqu’un en quarantaine, c’est l’écarter pour maladie ou toute autre raison (avouable ou non) ou, pire,
l’écarter définitivement d’un groupe.
Dans quelques jours, les chrétiens vont effectivement entrer en « quarantaine » ; oui, en « quarantaine », mais, dans ce cas, en pleine connaissance, par choix délibéré et voulu… La « quarantaine
» en question n’est autre que le CARÊME. Carême comme les quarante ans d’errance du peuple d’Israël au désert du Sinaï, après sa libération de l’Egypte, terre d’esclavage, et avant son
entrée dans la terre promise d’Israël, terre « où coulent le lait et le miel ». Carême comme les quarante jours passés par Jésus au désert au début de sa vie publique. Tant le peuple
d’Israël que le Christ feront au désert l’expérience du silence, du dépouillement, de la faim… Temps d’épreuve et de vérité !
Pour les chrétiens aussi, le temps du Carême signifie un temps d’arrêt, de réflexion, de conversion. Dans notre paroisse de Gelbressée, deux éléments importants jalonneront notre marche
pendant ce temps de renouveau. Il y aura d’abord, de dimanche en dimanche, la participation à la Campagne d’Entraide et Fraternité autour du thème « Sans terre, pas de nourriture ; sans
nourriture, pas d’avenir ». Ce cri des petits agriculteurs philippins représente un condensé des problématiques rencontrées à l’échelle planétaire en cette époque où les crises, politiques,
sociales, économiques, climatiques ou spirituelles, se multiplient. Mettant nos pas dans ceux du Christ, nous vivrons ces prochaines semaines comme un voyage en solidarité et en simplicité
pour intégrer les trois grands piliers du Carême : un temps de conversion, pour changer son regard, un temps de prière et de partage.
Un autre temps fort sera l’eucharistie du dimanche 31 mars. Cette messe des familles revêtira un caractère exceptionnel car, après celle du mois de novembre dernier, elle sera animée par
tous les jeunes qui se préparent à la première communion, à la profession de foi et à la confirmation. Avec Brigitte, Cécile et Véronique qui les accompagnent, les jeunes guideront nos pas dans
ce voyage au bout de la solidarité qui nous mène à la belle fête de Pâques.
Gageons qu’ainsi ce temps de « quarantaine » pourra devenir pour tous un temps de renouveau !
Abbé Daniel Chavée