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J’étais un étranger et vous m’avez accueilli

Ces paroles dans l’Evangile de Matthieu nous bousculent aujourd’hui d’une façon toute particulière.  En cette fin de novembre, répondant à l’appel du Pape François, les évêques de Belgique, de concert avec les autres confessions religieuses du pays, indiquent que, dans les prochaines semaines, nos diocèses accueilleront 100 réfugiés syriens dans le cadre de l’ouverture d’un « couloir humanitaire ». D’emblée, ils rappellent que l’immigration persistante constitue un important défi pour notre société. « Nous ne pouvons jamais oublier que ‘l’étranger’ est un être humain, avec tous les droits et devoirs qui en découlent. De même pour les sans-papiers. Nous sommes bien conscients de la complexité de cette situation. Nous ne pouvons cependant pas construire des murs d’indifférence et de peur », écrivent-ils, tout en précisant que de leur côté, les migrants n’échapperont pas à l’obligation de s’intégrer dans la société qui les accueille. « Ne pas nous replier sur nous-mêmes, ne pas rechercher seulement notre intérêt personnel : tel est le chemin d’avenir qui s’ouvre devant nous ; il nous permet de construire notre existence les uns avec les autres et de bâtir une société humaine et conviviale », poursuivent-ils.


Construire notre existence les uns avec les autres et bâtir une société humaine et conviviale, tel est bien le projet qui nous mobilisera tout particulièrement durant ce temps qui nous sépare de la nuit de Noël.  Car l’Avent est ce moment où les chrétiens se préparent à accueillir Dieu sous les traits d’un enfant et, pour ce faire, veillent à convertir leur regard et leur cœur.  Pour progresser dans ce sens, nous mettrons, cette année encore, nos pas dans ceux de l’Action « Vivre Ensemble » dont le thème, présenté dans les lignes qui suivent, rythmera notre marche et nourrira notre réflexion.  Nous n’oublierons pas les plus démunis de Namur grâce au projet de « Noël dans la Cité ».  Et puis, pendant la nuit de Noël, en réponse à l’invitation de nos évêques, nous marquerons très concrètement notre solidarité envers ce beau projet d’accueil de réfugiés
syriens.


Fêter dignement l’enfant de la crèche, c’est répondre à l’appel du Christ qui nous dit que pour honorer Dieu, il nous faut adopter avant tout l’attitude du serviteur, du petit et du pauvre, en un mot l’attitude du frère au sens le plus fort du terme.  Animé par cet esprit, je souhaite à chacun un très beau Noël.
                                                                                                                                                       Abbé Daniel Chavée